Les femmes girafes

Les Padaung, aussi connus sous le nom de Kayan, sont un sous-groupe (environ 7 000 personnes) du peuple Karenni (Karens rouges) qui est une minorité ethnique tibéto-birmane du Myanmar (Birmanie). En 1990, le conflit avec le régime militaire birman oblige beaucoup de Kayan a partir pour la Thaïlande voisine. Ils y vivent près de la frontière nord, avec un statut légal incertain, dans des villages qui en font des attractions touristiques. Le collier-spirale en laiton enroulé autour du cou des femmes a amené les observateurs à leur donner le nom de « femmes girafes », ou tribu des long-cous.

Thailande, femme giraffe de l'ethnie karen qui vit dans un village long neck dans le nord de la ville de Chiang Mai

En Thaïlande (en Birmanie aussi), il existe des villages réservés aux touristes, où vivent les femmes girafes et leur famille. L’entrée du village est payante, et il est difficile de savoir à qui profite cet argent. L’ambiance dans ces villages est plutôt décontractée, les gens sont abordables, mais très vite on se sent comme dans un zoo humain… Le visiteur se réfugie derrière sa caméra pour tenter de faire des clichés « exotiques ». Je ne sais pas quoi penser… Après avoir parlé avec plusieurs de ces femmes, elles semblent accepter leurs conditions et préfèrent se faire photographier et vivre du tourisme plutôt que de retourner dans leur région ou des conflits armés existent toujours. Certains disent que sans le tourisme rien ne les obligerait à porter ces anneaux lourds et contraignants. Cependant sans le tourisme, ces familles seraient également sans ressources. Le stéréotype du peuple inchangé depuis des millénaire n’est plus d’actualité, les sociétés évoluent et je me pose en observateur. À chacun de se faire son idée…Personnellement enfermer des femmes dans une tour d’acier, lourde et douloureuse me paraît insensé, d’autant plus si cela vient alimenter le fantasme de touristes en manque d’authenticité !

Thailande, femme giraffe dans son atelier entrain de tisser une écharppe

L’origine de cette tradition est mystérieuse. On évoque plusieurs sources :

  • Une protection contre les félins qui attaquent leur victime au cou.
  • Une façon de protéger l’or du vol en le fixant au cou des femmes.
  • Une déformation volontaire pour que les ethnies voisines n’enlèvent pas les femmes de la tribu.
  • Enfin, une façon d’éloigner la mauvaise fortune et les mauvais esprits.

Cette coutume est aujourd’hui interdite, par décret, en Birmanie. 
Elle reste tolérée en Thaïlande. A l’origine, les Padaungs sont issus d’une région de Birmanie, située sur les états Shan et Kayah. Ils vivent isolés dans les montagnes. Aujourd’hui encore, il est impossible de se rendre dans leurs villages car la région n’est pas pacifiée. Faisant partie des 135 ethnies différentes et minoritaires vivant en Birmanie, ils sont sujets à des répressions voire des persécutions. Ils ont donc fuit la Birmanie pour se réfugier en Thaïlande.

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